La fresque du climat & rapport du Giec : quelles solutions pour réduire notre empreinte carbone et sauver la planète à notre échelle ?

Je viens de participer à un atelier de la Fresque du climat et je meurs d’envie de vous en parler. Les propos tenus résonnent en moi depuis quelques heures et me donnent envie d’agir davantage encore pour diminuer mon empreinte carbone et mon impact sur la planète. L’association La Fresque du climat a pour but d’expliquer au grand public les rapports du Giec, de citer et comprendre les différents facteurs du réchauffement climatique, d’en montrer les conséquences et d’en tirer des conclusions sur les actes à faire pour mieux agir et pour basculer dans une transition écologique.

Qu’est-ce que le rapport du GIEC ?

Vous vivez sur une autre planète si vous n’avez jamais entendu parler du GIEC ! Créé en 1988 par l’ONU, il s’agit d’un groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (en anglais : Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC) choisis parmi les 195 états membres de l’ONU. Les meilleurs scientifiques travaillent ensemble afin d’émettre un rapport complet sur le changement climatique. Cela fait déjà plusieurs années que les scientifiques poussent des cris d’alarme sur la situation climatique planétaire et donnent des avertissements sur le changement indispensable à mettre en oeuvre pour éviter la catastrophe. Mais c’est seulement depuis quelques mois/année que les consciences se réveillent.

C’est en 2022 que nous aurons accès au 6ème rapport complet. Mais le résumé de cette étude, mis à disposition pour les rapporteurs en août 2021, est particulièrement alarmant et préoccupant. (Le 5ème rapport datait de 2014).

Je vous invite fortement à participer à un atelier de La Fresque du climat pour comprendre les différents enjeux du réchauffement climatique. Fait sous forme d’atelier participatif avec des cartes à placer sous forme de fresque, vous verrez clairement l’effet de l’augmentation d’émission carbone sur la hausse des températures de l’eau et de l’air, la fonte des glaciers, calotte glacière et banquise, la montée des océans et les conséquences (menace de la biodiversité animale et marine, menace de la vie humaine).

Quelles solutions pour diminuer son empreinte carbone ?

Je ne m’attarde pas sur le détail des horreurs qui nous attendent mais j’aimerais vous parler des multitudes de solutions qui existent et que chacun d’entre nous peut mettre en oeuvre à son échelle, comme dans l’histoire du colibri que j’aime tant.

Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

Mais oui c’est quoi l’empreinte carbone dont tout le monde parle ? Eh bien c’est une mesure des émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique (liés à l’activité humaine). La fabrication de chaque produit que vous consommez va émettre du CO₂, tout comme les moyens de transport que vous prenez ou l’électricité que vous utilisez pour vous chauffer. Calculer votre empreinte carbone ici (clic).

Je trouve ce tableau très clair : il montre qu’en 2015-2016, les émissions de carbone moyenne annuelle pour les différents postes (transport, logement, biens de consommation, alimentation, services) pour un.e Français.e était de 12092 kg de CO₂ par an.

⚠️⚠️⚠️ Or le rapport du GIEC conseille de redescendre à 3000 kg d’émissions de CO₂ par an par personne à partir de 2030 pour que nous puissions respecter nos engagements climatiques !!! Il y a urgence d’agir ⚠️⚠️⚠️

L’empreinte carbone moyenne des Français

Changer son mode de transport : privilégiez la marche à pied, le vélo, les transports en commun et la voiture électrique

Sans surprise, le transport est le poste le plus émetteur de CO₂. Il est grand temps de changer nos habitudes. Mais comment faire ? Car si les centres villes permettent d’accéder à tous les services à pieds, ce n’est pas le cas des villes plus petites ou des campagnes.

Éviter de prendre l’avion (pas la peine de partir à 30000 km pour les vacances, on a des lieux paradisiaques en Europe !)
Quand c’est possible, oublier la voiture et opter pour la marche à pied, le vélo musculaire, le vélo électrique ou les transports en commun
Faire du co-voiturage dès que c’est possible (j’utilise par exemple le site BlaBlaCar)
Opter pour une voiture électrique à la place d’une voiture essence/diesel. A voir : le film A Contre sens (enquête de deux journalistes indépendants sur les réalités de la voiture électrique et les fausses idées qui circulent) et un article parlant de ce film.
Ne plus faire de croisière

Bâtiment : isoler son logement, raisonner son chauffage, moins construire

Là aussi, il y a beaucoup de petites choses que l’on peut mettre ne place pour diminuer notre empreinte carbone

Bien évidemment, éteindre les pièces vides, débrancher les appareils en veille, éteindre le wifi quand vous dormez ou quand vous partez en vacances (mais ce n’est pas avec ça qu’on va avoir un impact réel !)
Fermer les volets la nuit en hiver pour garder la chaleur et la journée en été pour ne pas la faire rentrer
Chauffer à max 19 °C en hiver et pas à 20 ou 24 °C !
Utiliser une énergie verte (de nombreuses entreprises peuvent fournir nos logements en électricité issue d’énergies 100% renouvelables, je vous invite à lire ce comparatif d’électricité verte de chez Greenpeace). De mon côté, je suis en train de faire mes démarches pour passer chez PlanèteOui.
Isoler les maisons (combles, sous-sol, murs) et appartement (voir les aides de l’état pour la rénovation énergétique)
Chauffer au bois (poêle à granulé, cheminée) ou à l’électricité verte
Se chauffer avec une pompe à chaleur
Opter pour un ballon d’eau chaude thermodynamique
Construire avec des panneaux de bois provenant de forêts françaises certifiées durables (bannir le ciment / béton / parpaing qui sont aujourd’hui les matériaux les plus consommateurs de CO₂)
Faire installer des panneaux solaires sur votre toit

Bien de consommation : acheter moins et mieux, récupérer, réparer

Cela fait plusieurs années que j’achète beaucoup moins mais de qualité. quand on sait de certains vêtements ne sont portés que 2 fois puis jetés à la poubelle, il est grand temps de changer nos habitudes de consommation ! Par où commencer ?

Opter pour la sobriété : consommer moins d’énergie, moins de biens matériels
Acheter des vêtements fabriqués en France ! De plus en plus d’entreprises proposent des vêtements de qualité, qui durent bien plus longtemps et sont porteur d’emplois dans l’hexagone. Voici quelques marques : 1083, Archiduchesse (chaussettes), Armor Lux (vêtements bretons), Caruus (baskets), Garçon français (vêtements homme), Henjl (pulls et vêtements de montagne), Héro (vêtements recyclés), Lemahieu (vêtements et sous-vêtements), Jo Bigoreau (vêtements de plage), Friendly frenchy (pour la plage), La Française (vêtements femmes), La Gentle Factory (vêtements bio et recyclés), Le Minor (vêtements marins), Le Tee-shirt propre, Le Slip français, Libr (vêtements recyclés), Maison cornichon (tee-shirt pour hommes), Oragun (vêtements de sport), Saint-Aix (vêtements solidaires), Tranquille Émile, Ardelaine (vêtements et couettes en laine)
⛔ Bannir le #madeinchina pour tous vos autres achats (voir le site Cocorico qui donnent des marques française pour les achats de vêtements, chaussures, maroquineries et pour la maison…)
Acheter des produits de seconde main grâce aux sites comme Le Bon Coin, Vinted,
Donner plutôt que de jeter : Geev, Secours populaire, Croix rouge, fondation Abbé Pierre
Faire réparer vos biens de consommation plutôt que de les racheter tout neuf : il existe de plus en plus de lieu pour réparer les appareils électroménagers, appareils électriques. Vous pouvez aussi faire appel à des explications type Stootie pour trouver des bricoleurs à tarif raisonnable ou chercher un Repair Café près de chez vous
Se mettre au zéro déchet (A lire : Une maison zéro déchet, je commence par quoi ?), par exemple prendre une gourde inox, utiliser une savonnette à la place des gels douche, se mettre aux serviettes hygiéniques lavables, utiliser des cotons démaquillants en coton…
Limiter au maximum sa consommation de plastique (A lire : 5 astuces pour renoncer au plastique)
Choisir une banque propre qui n’investit pas dans les énergies fossiles, comme la Nef, Helios ou le Crédit coopératif. En 2018, selon une étude Oxfam / Les Amis de la Terre, 70% des financements énergétiques des grandes banques françaises étaient orientés vers les énergies fossiles.
Limiter votre empreinte écologique d’internet : vider ses boîtes mail, se désinscrire des newsletters inutiles, vider ses spams, éviter l’utilisation de cloud

➡️ N’hésitez pas à me faire part de vos bonnes adresses pour enrichir cette liste !

Alimentation : réduire la consommation de viande bovine, privilégier le local, vrac et de saison

Cette partie me tient particulièrement à coeur car je suis végétarienne depuis 5 ans (limite végane), principalement pour des raisons écologiques. J’ai aussi géré la Ruche qui dit oui d’Antony pendant presque 10 ans, un regroupement de producteurs locaux (mais j’ai malheureusement dû arrêter suite à mon départ de la ville d’Antony). Alors quelles sont les mesures à mettre en oeuvre pour limiter notre empreinte carbone dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture ?

On retrouve ici les émissions de CO₂ selon les types d’aliments

Acheter des fruits et légumes de saison : bannir les fraises et les tomates en hiver, ne consommer les haricots verts frais qu’en été, les kiwis et les avocats qu’en hiver… pour éviter à tous ces fruits et légumes des tours du monde superflus
Acheter en vrac pour réduire les déchets et emballage
Acheter local et en circuit court : via des AMAPS, la Ruche qui dit oui, des fermes voisines, de nombreux systèmes de circuits courts se mettent en place pour vous permettre d’accéder plus facilement à des produits locaux de qualité. (Voir l’article : Nos idées pour consommer local et toutes les alternatives en circuits courts)
⛔ Réduire fortement sa consommation de viande (surtout bovine !) et de poisson. Voire même devenir végétarien ou végan. Vous trouverez sur ce blog Biodelices et sur mon autre site ClubCarotte, de nombreuses idées végétariennes pour faire des repas complets, équilibrés et gourmands.
Composter vos déchets alimentaires
Faire des bocaux pour profiter de la pleine saison des fruits et légumes
Quand c’est possible, faire un potager

Toutes ces propositions sont des pistes, pour avancer. Cet article ne se veut pas moralisateur mais source d’idées, car l’écologie me tient à coeur depuis de nombreuses années déjà et j’aimerais faire beaucoup plus encore. Alors n’hésitez pas à ajouter des idées si vous en avez !

Merci à Jonathan, membre de la Fresque du climat, pour son atelier bienveillant et riche en idées !